Le 22 octobre 2011
Je tente en vain d’écrire mes lignes, SOS de mon mal-être et de ma détresse. Si je suis comme çà, je ne pense pas que se soit anodin, on devient pas anorexique du jour au lendemain et surtout sans raison. J’étais cette personne qui croyait que ça arrivée qu’aux autres. Je voulais avoir raison sur mon opinion mais j’ai eut tort, ça sonne tellement faux maintenant… On se voile parfois la face même trop souvent qu’on oublie que certaines pathologies existent vraiment. Mais je ne dis pas qu’on doit être péjoratif mais réaliste sur certaines choses de la vie. Un juste milieu pour garder un équilibre. Je reviens à ma mère, encore vous allez me dire. A la campagne, isolée un peu de tout, il n’y a jamais eut d’homme de présent, pour avoir une stabilité, je n’ai pas connut la vie de famille. De nature humble dans ses émotions, ma mère n’aime pas dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent ou alors elle ne sait pas trop comment s’y prendre pour les exprimer. Je ne lui en veux pas, chacun est différents et je respecte. Il n’y avait pas d’amour, pas la moindre particule dans l’air. Je n’ai pas pu entre guillemets eut une éducation ou l’amour et tendresse se posent sur ma peau comme des bulles de savons, hydratante, pur et fraîche. La relation entre ma mère et moi-même était un peu triste, solitaire. Chacun ses occupations ne se souciant pas trop des problèmes de l’autres. Surtout comment régler des problèmes de santé quand on a déjà des soucis de financiers. Dans ma famille du coté de mon père, je suis indifférente à leurs regards, à leurs joies. J’ai toujours été mise de coté, un peu le vilain petit canard vous voyez ? Peut-être que mes mots sont puissants, violents mais c’est mon cœur qui parle et je dis juste ce que je ressens. Désolé de faire du mal aux personnes qui m’aiment peut-être en secret, désolé. Je m’isole le plus possible, étrangère et pourtant le même nom. Je me replie dans mon cocon de ma destruction, mon chemin vers la mort. Je me bats seule, un peu à la Koh-Lanta l’émission qui propose à une population plutôt urbaines avec la super bonne idée de plonger tout ce petit monde dans la forêt vierge et se laissant crever de faim pendant 2 mois avec 300 g de riz. Super. Mes pulsions suicidaires ont diminuées certes mais je reste très fragiles dans mon cœur, le faite d’exprimer ma douleur en me déchirant la peau à coups de cutter me permettais de soulager mon psychique par le physique. Aujourd’hui je vais mieux même si parfois j’ai toujours des reflexes de me mettre en danger pour avoir impression d’exister un instant aux yeux des autres. Oui, je sais, ce n’est pas la solution. Il y a surement des similitudes avec l’anorexie après je ne sais pas trop, je cherche sans cesse, je rumine trop peut-être. J’ai honte quand je mange, un vrai sac à bouffe, de déchets mélangés, en clair une merde. Je pourrai en dire des choses sur l’alimentation…Waouh…Dingue même. Ignoble nourriture, sale, dégueulasse et ignoble. Esclave de celle-ci je veux dominer, être plus puissante, forte et performante. La perfection, je l’a veut même si je sais que dans l’anorexie, il n’y a pas de limite et de perfection puisqu’on est jamais satisfait de soi même. Le gros problème d’ailleurs. Obliger de trier, classer, enlever la moindre chose suspecte, louche et étrangère qui pourrait entraver ma petite vie d’anorexique quotidienne. Je n’aime pas manger avec les autres parce que c’est un moment de plaisir et quand on ne le partage pas et qu’on aimerait c’est dérangeant, ça rends dingue. Manger sans pudeur, s’empiffrer, mâcher bruyamment, c’est un peu comme vomir dans l’assiette de celui qui essaye de manger. Puis le jugement des autres, la honte, la culpabilité, les angoisses fréquentes qui viennent te hanter. Avec l’anorexie, j’ai découverts une nouvelle identité, c’est étrange mais j’ai besoin de çà, d’avoir mes marques. Je suis la proie de ma maladie, de mes angoisses. Cette douleur, c’est ma vie. Perte d’identité absolue, je ne sais plus réellement qui je suis, mon rôle dans ma propre vie, perception de mon corps difforme, je suis quoi ? Un chiffre de balance, une taille, des grammes ? Une fille perdue en quête d’aventure et de joie de vivre. J’ai envie de crier, de dire MAMAN ! Solitaire, une carapace dure comme la pierre mais bizarrement avec un cœur fondant de chocolat tout chaud. Ah non dit-elle dans sa petite tête, je ne veux pas montrer ma sensibilité de petit bout de femme. Et pourtant ma Maman, je te connais peu dans le fond mais je sais ressentir le regarde triste, vide et impuissant, des petits traits qui souligne un passé, un vécu, le poids de pas mal de blessures. Je ne suis pas aveugle à ta souffrance, je demande qu’à t’écouter et à te comprendre si mon jeune âge me le permet. Je pense à ma demi-sœur quand j’avais envoyé une photo de moi cadavérique avec ma sonde dans le nez pendante. Histoire de l’a faire réagir car elle prenait un peu le mauvais exemple. Vision d’horreur que jamais j’aurai imaginée dégager à ce moment là. Le résultat ne se fut pas attendre, complètement choquée, mission accomplie. Je suis fière de moi enfin presque. Des échos de ma propre famille disant que je n’étais pas l’exemple à suivre, bête de montrer cette image de moi-même. Je me suis vexée, il y a de quoi. En voulait faire le bien, j’ai fais le mal enfin pour celle-ci. L’important est que ma sœur soit en sécurité avec une bonne santé. C’est tout, le reste je m’en fiche. Il me doit de dire la vérité, je ne veux pas qu’elle vivre dans le mensonge toute sa vie. Mais je reste humble, un peu secrète face à cette anorexie envers ma petite sœur, je ne veux pas trop qu’elle se penche sur mon sujet de peur de la » contaminer ».