Le 20 octobre 2011
Manipulatrice et menteuse comme personne peut le voir. Aveugle à mes propos suicidaires, je tente en vain de me sortir de cet enfer. Je me meurs de l’intérieur, Acide me ronge et dévore mes muscles et mon cœur. J’ai mal, oui j’ai mal chaque jours qui passent. Je suis à bout je crois, presque au fond du tunnel. Un endroit beaucoup plus obscur que les ténèbres, le paysage est si sombre et lugubre, complètement ailleurs de ce monde ou baigne normalement la couleur, la chaleur, le doux sourire qui irrite et craque mes lèvres. Mon appartement est ma prison et à la fois ma liberté. Anorexie me garde, contrôle chacun de mes pas. Je ne suis que l’ombre de moi-même, je erre dans la rue, personne me regarde, je n’existe plus. Une envie d’arracher mes tripes, des envies de folles peut-être ? Vais-je gagner le défi ? Le défi de perdre ma vie ? Encore une journée qui s’achève mais je sais que demain sera la même. Je t’aime Maman même si tu garde tes sentiments pour toi, Papa je t’adore même si tu n’as pas été forcément là. Ma petite Sœur Ketty, si je reste distante avec toi c’est dans l’unique but de te protéger et que tu mènes ta vie d’adolescentes comme les autres. Je regrette d’être cette sœur, malade et si mélancolique. Je me cache chez moi, j’invente des prétextes pour m’isoler lors des repas. J’aimerai tant partager, le désir de manger, de savourer chaque bouchée ou tout mes sens serait en éveille. Je n’ai plus la force de me battre, je suis épuisée, je rends les armes. Je suis assis sur mon lit statique, mes paupières sont lourdes, mon regard vide et fixe. Mon corps est un fardeau, je me traine à longueur de temps. Mutilations à mes poignets, quelques larmes se jettent sur le carrelage qui finit par être taché. Efface-moi du monde présent, pénible et si stressant. Donne-moi l’espoir d’exister dans leurs mémoires. Dépression nerveuse suivit de l’anorexique, monde sans raison drogué aux psychotropes enfermées dans l’asile psychiatrique. Sentiments de puissance, de supériorité, dominer ma faim alors que d’autre n’ont pas à mangé. Je me tais, j’écoute le silence puis je m’en vais. Un kilo de perdu mais tant d’autres à perdre. Dans l’anorexie les objectifs n’existent plus. Je ne sais plus qui je suis ni comment je me perçois. Miroir déformant, laideur qui me tape sans cesse dans l’œil. Paralysie devant ce qu’on peut appeler un semblant de repas, effrayée à l’idée de manger devant les autres, personne sans âme dégoutée de la vie puisque le plaisir est basé sur le goût de la nourriture, la texture et l’odeur. Isolement du monde présent, douleur mentale incessante. Relations quasiment inexistante, même ma propre famille ne se doute pas de mon mal-être. Elle a prit le contrôle, le mensonge fait partit de moi alors que je suis quelqu’un d’honnête et malgré que je suis consciente de ma situation je ne peux rien faire juste à espérer qu’avec le temps celle-ci ne se dégrade pas trop. Ma sœur me manque, un vide mais je ne veux pas l’a « contaminée « et rendre son adolescence pourrit avec ma maladie. Je préfère me sacrifier, prendre mes distances pour préserver sa santé car je sais qu’elle est plus qu’importante. Ce n’est loin d’être un caprice de jeune fille gâtée puisque je ne l’ai pas forcément été. Très loin de m’intéresser aux tops model de cette foutu société où on prône la maigreur extrême. Pas étonnant que le taux de troubles de comportements alimentaires est en flèche. Je ne pense pas que le problème soit de la société actuelle bien qu’elle y contribue en placardant des affiches de modes ou de publicités mensongères sur les régimes. Paradoxe incroyable avec de fameux reportages en faisant de la prévention dans le but de sensibiliser les jeunes sur ce « phénomène « et après çà on vous met une émission de régime ou de TV achat ? Choses révoltantes à mes yeux, connerie humaine, puériles débiles, monstrueuses, fouttage de gueule près de la population qui n’ouvrent pas les yeux. Ce n’est pas parce que je suis jeune que l’avenir de mon pays ne prés-occupe pas. Au contraire. Je ne rentrerai pas plus dans le sujet, je pense en avoir assez dit. Retour à la case départ, pavillon des Lilas, l’impression de ne pas avancer je sais que ce n’est que mensonge puisqu’on évolue chaque jour. L’apprentissage se fait avec les erreurs de la vie. Combat perpétuel contre moi-même, fatiguant, épuisant mais celui qui combat peut perdre en revanche celui qui ne combat pas à déjà perdu. Je ne lâche pas, je ne veux pas. Face à la maladie, le courage devient naturel, qu’est ce que lutter contre une maladie sans courage ? Saleté de serpent crachant son venin, tu m’empêches de bouger, de respirer de vivre il me semble ? Dégoût absurde de moi-même, l’éternelle envie de vomir en voyant cette graisse ruisseler sur mes cuisses difformes. Mesurant mes poignets à l’aide de mon pouce et mon index, moindres parties de mon corps pouvant être suspecte de perdre ne serait-ce qu’un pauvre centimètre. Mes pensées sont effrayantes, je le sais mais je suis contrôlée par ce poison qui me travaille au corps, une lutte acharnée dont je ne dois pas lâcher sinon ça serait la mort assurée. Je garde espoir en ma guérison, je ne veux pas perdre, je veux gagner contre cette maladie de merde qui me pourrit l’existence. L’ange d’un coté, le démon de l’autre, je dirai même plus qu’un coté malheureusement. Je ne vais pas me mentir, je le fais bien trop souvent involontairement, le problème je me rends compte toujours après et c’est une chose frustrante puisque je ne dis pas forcément la vérité à ma famille…Je m’en veux tellement mais dans le fond je suis sur qu’ils s’en moquent royalement puisque ils ne savent même pas que je suis ici. Blessant, impression d’être délaissée, abandonnée comme un vulgaire chien dans la rue qu’on regarde comme un décor. Monde cruelle sans solidarité, les personnes passent devant toi sans même te regarder. L’ignorance est-elle une preuve de fierté ? Montrer ce qu’on ressent envers l’autre s’appelle de la lâcheté ? J’ai souffert de se manque d’attention, je le sais. De se manque d’amour parentale. Je suis tombée amoureuse de toi, mon premier amour. On s’aimait mais…Ont avait pas le droit de le montrer pour l’unique raison que tu étais différent des autres et un peu plus âgé que moi. Je n’ai pas eut l’amour de mes proches alors je l’ai cherché dans ton regard profond et noir. Je n’ai pas vu de défaut ou tout autre chose bête aux yeux des autres. Pendant 4 ans on m’a empêchait d’aimer jusqu’au jour ou tu es partis pour rejoindre le ciel. Je ne connais pas l’amour au final mais je sais que tu es là, présent dans mon quotidien, dans mon cœur. Mon raccrochement, le dessus un peu sur ma maladie. Dur, mais je résiste, je veux être forte pour toi qui n’a pas eut la chance d’être en vie. Je me bats, envie de pleurer mais la maladie m’en empêche parfois, toujours ce contrôle, désir, obsession d’aller le plus loin possible quitte à y perdre la vie. Mes sentiments sont un vrai nœud, le genre de nœud que tu n’as pas envie ou la force de défaire de ta chaussure, tu vois ? Les jours passent, mes forces me lâchent. Je ne veux pas être hospitalisée, je sais déjà ce qui m’attends si je continue à ne pas manger. Je le sais, oui dans ta tête toi tu n’es pas malade donc tout parait si simple de prendre une fourchette de purée mais pour moi c’est comme me jeter dans la gueule du lion affamé. On est d’accord ce n’est pas top.