Le 15 septembre 2011
Je décide d’écrire. Un soir où là encore je ne trouve pas le sommeil, je pense à tout et n’importe quoi. Ma mère, l’argent et moi. J’ai mon appartement, je suis un peu plus libre que quand j’étais chez ma mère. Mais je me sens si seule, si déprimée au fond de moi que je peine à trouver l’envie de vivre. Je n’arrive pas à avoir de but précis dans ma vie malgré les nombreux efforts que je fais chaque jour. Je ne veux pas être triste, je veux être heureuse comme touts les jeunes de mon âge. C’est dingue, ça parait si facile pour les personnes qui sont heureuses mais pour moi c’est un défis au quotidien. Je ne sais pas si je suis encore dépressive mais ce que je sais c’est que je suis loin d’être guérie. Je pense souvent à ma mère ce qui est normal vous allez me dire. Elle est fatiguée tout le temps et me répète sans cesse de bosser et d’avoir de l’argent. C’est une grosse source de stresse et d’échec puisque je ne trouve pas de travail, je me sens nulle, impuissante et je culpabilise. Je ne lui en veux pas mais le faite de me dire tout le temps ce genre de phrase me décourage et l’envie de pleurer me prends souvent. Je sais que ce n’est pas forcément volontaire de sa part, qu’elle ne fait pas exprès et qu’elle veut juste que je sois heureuse. J’ai envie d’hurler si tu savais. O combien j’ai mal, je souffre au fond de moi. Je veux l’antidote contre ma souffrance. Maman, je ne sais pas si un jour je pourrai te dire ce que j’ai sur le cœur, je peine tellement à te dire ce que je ressens. Tu es la seule personne qui ne m’a jamais laissé tomber. Peut-être que tu ne montre pas tes sentiments mais il y a des indices que tu me laisse et je les comprends à présent. Je préfère que tu m’engueules à quelques part, j’ai au moins ta présence et l’espoir que je ne suis pas complètement seule. Je ne veux pas que tu culpabilises, je veux que tu sois heureuse et c’est tout. Tu as remplit ton rôle de mère, je suis fière de toi, beaucoup de courage et de force, je t’en pris repose toi. Je ne veux pas te perdre, non pas encore c’est trop tôt, j’ai encore besoin de toi, de tes quelques rares éclats de rire mais les plus sincères ceux qui me vont droit au cœur. Je t’aime et je ne sais pas te le dire. J’ai honte. Je me souviens d’un rêve que je voulais t’offrir étant petite, une ferme, non une énorme ferme avec pleins de chevaux et des près paradisiaque. C’était tout dessiner sur le papier même que je t’expliquer tout le temps avec mes 10 pages de feuilles blanches dans la cuisine avachis par terre. J’avais pleins d’étoiles dans les yeux, je croyais en ce rêve, je voulais que tu sois encore une fois heureuse. J’étais sur un nuage de coton, je ne voyais pas que la vie était le parcours du combattant. Je l’ai vite compris quand j’ai grandis mais je n’avais pas la pratique on va dire que la théorie. J’aurai aimé voyager avec toi, aller au cinéma, sortir plus souvent et partager tellement d’autres choses. Mais tu n’aimais pas sortir de chez toi, tu me disais tout le temps que tu avais du travail, des papiers à faire. Alors, j’allais dans ma chambre, me réfugier en espérant que la situation n’allait pas empirer mais chaque jour devenait la même rengaine. Alors je me suis faite à l’idée qu’on ne sortirait pas et je me suis enfermée sur moi-même dans ma chambre, mon terrier ou on va dire le tunnel dans lequel je me suis peu à peu enfoncé. Voyager permet d’évoluer, de découvrir d’autre horizon. J’écris en vrac, je m’en fiche, c’est histoire de me soulager un peu, ma thérapie entre guillemets. J’ai froid, je fais de l’anémie à cause de mon anorexie, je fais également des malaises, des chutes de tension, l’impression de voir la mort a coté de moi mais je ne comprends pas elle ne m’emporte pas. J’ai peur, oui j’ai peur. Depuis que je suis chez moi, j’ai le contrôle sur tout et je ne fais plus de crise de boulimie. Alors je maigris. Je suis contente, c’est évident mais je sais que c’est la maladie qui parle et qu’au fond de moi je ne veux pas çà, je veux manger avec du plaisir, rigoler et sortir. Mon poids chute, je veux continuer ma formation dans le médical. C’est le paradoxe n’est-ce-pas ? Je rigole mais y’a rien de drôle la dedans. J’ai des douleurs à l’estomac, des crampes dans mes muscles, mes os qui craquent à chacun de mes mouvements. Je n’ai plus mes règles depuis des mois, j’ai froid, j’ai mal aux muscles de ma mâchoire ce qui est pas évident pour manger. Il y a des jours ou je peux bouger, faire un peu ce que je veux, me balader et rire et d’autres jours ou je suis clouée au lit à attendre que mon état de santé s’améliore et priant Dieu de ne pas y rester. J’ai peur de mourir et pourtant je me tue à petit feu. Mes proches croient que ce n’est pas sérieux et ne veulent pas spécialement s’intéresser à ce genre de problème. Pourtant je sais que j’ai besoin de soutient, la règle d’or reste la communication. Le gros problème de ma famille. Personne se parle, personne veut connaitre l’autre enfin bref belle mentalité, c’est génial. Je suis assise sur ce canapé de merde qui pue la pisse, je réfléchis sans cesse et je creuse dans ma tête pour essayer de trouver une solution à mes problèmes. Plein de personne croient que je m’invente une vie, que c’est cool d’être anorexique, que je suis folle tout simplement. C’est blessant, vraiment. Je reste forte face à ces remarques méchantes mais je suis d’une nature sensible puisque que je connais la vie modeste, celle ou tu galères pour trouver un travail et payer ton logement. Ma tête mais qu’est-ce-que c’est ? Un énorme bordel avec des cartons pleins à craquer, des tonnes de choses à jeter. Mais il me faudrait un peu d’aide pour les enlever. Un peu de joie, de rire, un déménagement banal. C’est si lourd si vous savez. Mais j’avance quand même, je ne veux pas être faible, je veux montrer que mon sang est celui de ma mère, celle qui m’a élevé, protéger peut-être trop à mon goût mais je suis fille unique, sa première expérience dont elle doit être fière puisque qu’elle m’a donné la vie. J’ai beaucoup d’estime pour ma mère, une femme très courageuse dont je dois avoir un incroyable respect, je ne veux pas la blesser, je veux être avec elle à ses cotés. Je te donne mes ailes pour que tu puisses t’envoler, que tu vois d’autres horizons que tu puisses tout simplement rêver. L’espace entre le départ et l’arriver. Le commencement d’une nouvelle vie. Je commence à être fatiguée, la gorge enroué parce que j’écris mon texte en parlant pour voir si c’est assez poignant pour le lecteur potentiel. Je veux vraiment qu’on ressente ma douleur, ma colère ou ma souffrance. Je veux qu’on m’ écoute un peu, qu’on m’accorde ne serait-ce qu’un peu d’attention. Je ne veux pas de pitié, je ne veux pas être à plaindre. Je n’ai pas besoin de çà. Juste de l’amour, de câlin et de tendresse. Tu ne prends pas le temps d’écouter mes mots, tu penses directe à l’argent et ne voit même pas mes sentiments. Alors je compte te montrer que j’ai besoin de ton amour en maigrissant quitte à y perdre la vie, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de papa qui n’a jamais été là. Je te dis que j’ai été admise pour ma formation, une conversation plus que courte qui a finit par une dispute sur le thème des problèmes financiers. Je sais que c’est plus qu’important mais les choses de la vie ne se font pas toute d’un coup, je pense que je ne t’apprends rien puisque je ne dois pas parler à haute voix sous peine de me faire engueuler alors je garde mes idées au fond de moi malgré que c’est à contre cœur que j’aimerai te les faire partager. Après ton appel, j’ai pleurais. Je suis faible, je suis lâche. Je ne vois pas pourquoi je ferai des efforts alors que tu n’en fournis aucun. Je vais maigrir, je vais souffrir et j’espère te voir souffrir rien que cinq minutes. Je ne suis pas de nature à agir comme çà. De base, je ne suis pas rancunière et préfère être gentille et simple. Si quelqu’un me fait une crasse je ne vais pas aller de son sens et être plus conne que elle, je n’agirai pas par la violence, je ne chercherai pas à défendre mon avis mais je sais que la vie sera une belle vengeance et bien plus que les mots et que la violence juste la prise de conscience. Par ses propres mots du passé ou elle m’avait littéralement tuée, l’avenir s’en chargera, je ne doute pas. Une fois mes preuves faites, je n’aurai rien à devoir à qui que se soit, je serai libre et j’aurai le droit. Les mots n’existent plus alors j’ai décidé de faire appel à l’anorexie. Le corps se décharne de plus en plus, c’est magnifique de voir comment on peut modeler son corps et se l’appartenir. Je n’ai pas peur de la mort, j’irai au-delà. Y’a-t-il un moment ou tu te pose la question de savoir ce que je ressens ? Quand je te propose des sorties pas forcément payante puisque c’est là où est ton soucis. Tu me réponds tout le temps, t’as des sous ? J’ai pas le temps. Pour moi, on a toujours le temps pour son enfant, il suffit juste de faire un peu d’effort et d’avoir un minimum de volonté. Sinon, ça ne sert à rien de le mettre au monde pour que l’enfant soit malheureux toute sa vie. L’amour peut venir à bout de tout s les mots. Il n’y a pas de prix pour offrir l’amour. C’est aux parents de faire des efforts, de donner l’exemple à suivre pour que les enfants puissent avoir confiance en eux et acquérir de l’assurance. Si il y a de la mauvaise ambiance et que personne ne se bouge alors rien n’avancera. Je veux aider les autres, tendre la main aux personnes en difficultés. Voir un sourire me fait chaud au cœur. Quand on met la pression à outrance sur l’enfant, il ne peut que plonger et avoir une vie malsaine et néfaste. Quand on encourage quelqu’un, quand on ne le blesse pas ou quand on ne le démoralise pas alors l’avenir est a plus qu’à porté de main. On se sent pousser des ailes et personne n’arrêtera quelqu’un d’heureux. La force et la solidarité, c’est la clé de la réussite. Mais sans cette affection de famille, sans la communication, il est dur d’avancer. Même que tu sois en difficulté, il faut toujours croire en ses capacités et ne jamais lâcher. Je dépense sans compter, je donne l’amour sans pour autant ayant l’objectif dans recevoir. Tant de personnes s’intéressent aux choses néfastes et négatives de la vie alors qu’il y a rien de plus beaux que d’aider et de partager. Mes scarifications étaient ma souffrance, elles sont là sur mon bras mais je reste solide. Je suis debout, je suis la preuve que rien n’est perdu. Quand on te considère malade et qu’on ne voit que çà alors tu n’es que malade et ne peut pas progresser. Tu n’es plus Estelle mais Malade, on ne voit pas ce que qui tu es mais ce que tu as. Trop d’importance encore aux choses néfastes et pas assez au bonheur. On mérite tous de vivre et d’être heureux alors je ne ferai jamais le mal de rendre quelqu’un malheureux.