Le 21 octobre 2011

Rythme mes journées d’anorexique, mots  et pensées entremêlés  dans mon univers post-apocalyptique. Vent glaciale qui traverse mes entrailles. Mensonge involontaire, meurtrier. Silence pesant,  insoutenable  bruits de couvertes de cuisine. L’attente du repas prend un tout autre degré. Le dégoût, l’envie de fuir, disparaitre pour ne jamais revenir. Une éternité à travers le regard des patients mangeant machinalement sans se poser la moindre question de la composition du produit, c’est naturel pour eux, pas pour moi. Source de stresse, d’angoisse et bouffées de chaleurs. Le vertige n’est vraiment pas loin de la peur. M’accrochant à un «  désir «  de vivre longeant sans cesse le chemin de la mort. Emporte-moi ? Ou vais-je finir ? Je ne suis pas la science infuse. Je ne sais pas faire de vers ou de prose. A vrai dire la littérature n’a jamais été une passion. Plutôt un besoin vital de poser mes maux sans bouleverser l’esprit de l’autre à travers ses mots tranchants et sanguinaires. Honte de mes conduites alimentaires cherchant toujours à ne persuader que rien n’a de conséquences sur ma santé. Ce vice de l’anorexie me pousse même à trouver une personnification pour entre guillemets atténuer  cette névrose. Folie intérieur dévastant les muscles de mon cœur. Serrant le grillage de mes doigts gelés, accroupie dans la boue, mon regard livide, fixe, sans expressions. Je m’adresse à toi en tant qu’adulte, t’implorant mon dernier vœu …. Vivre.

 

Calculer les calories chaque jour, peser mes aliments, sélectionner mes produits alimentaires, oui parce qu’une salade à 13 calories et à 20. Il n’y a rien à négocier pour moi, même pas le prix et pourtant je suis quelqu’un de base économe. Je suis assez limité en faite. Pomme, salade, asperge,  carotte le tout calculer aux 100 grammes près. Ne me demandé même pas pourquoi je fais çà, je ne le sais pas moi-même. Tout ce que je sais c’est que si je ne fais pas ses petits rituels quotidiens, je suis perdu, sans repère. Pas de contrôle sur se que je mange, perturbant et pas du tout rassurant. Il est très dur de comprendre çà aux gens qui ne vivent pas l’anorexie. Pour eux c’est un plaisir de manger et ils sortent souvent la réponse bête et méchante «  Tu te rends compte qu’il y a des gens en Afrique qui meurt de faims « 

Moi : (bon, c’est vrai j’avais envie de répondre un truc du genre « arrête de sortir de la merde tu me donne la gerbe «) Je ne sais plus trop ce que j’ai dis exactement mais je trouvais ses réflexions pesantes, absurdes, aberrantes. Je suis au courant qu’il y a dans le monde des personnes qui meurt de faim mais je ne vois pas le rapprochement avec mon cas. C’est tellement différent et complexe que beaucoup ne cherchent pas à comprendre et à approfondir ce comportement alimentaire trop négligé. La souffrance ne se juge pas et se compare pas à un problème d’Afrique ou autre. Comparons ce qui est comparable, merde.

 



13/11/2011
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